L'Ecotrail de Paris est une course qui a une saveur particulière pour moi. En effet c'est cette épreuve qui m'a fait découvrir les longues distances. Je m'aligne en effet pour la troisième fois sur l'épreuve parisienne
,ce sera sûrement la dernière fois avant un bon moment. Je pense avoir fait le tour et pour fêter un peu ce jubilé, je me fixe de descendre sous le 9h00. Objectif réaliste au vue des 9h02 de 2015, mais ce 80km nécessite des qualités particulières. En effet on y court beaucoup et les relances y sont nombreuses avec des portions de montées courtes bien raides.
Ma préparation commence mi janvier après un Trail hivernal du Sancy où les sensations n'étaient pas là. L'enchaînement des séances me permet de retrouver une forme acceptable qui va aller en s'améliorant. Un premier test au maxi cross de Bouffemont me permettra de valider cet état sur 25km malheureusement une grosse chute sur les côtés stoppera cet élan.
Le
Trail de Lavault Saint Anne que je dispute quelques semaines plus tard
me confirmera que la forme est retrouvée mais les douleurs sont bien
présentes. A quinze jours du départ une douleur au genou droit sortie de
nul part m'oblige de nouveau à stopper l'entraînement, à tel point que
je me demande si je vais prendre le départ. Les dernières sorties avec
une genouillère Zamst me permettront de valider ma présence au départ,
non sans quelques interrogations quant à mon statut de finisher.
Pour
la troisième fois, en ce matin gris de mars, je me rends à la base de
Saint Quentin en Yvelines, je ne dirai pas que l'habitude s'est
installée, mais ce n'est plus l'inquiétude et l'impatience ce de 2014,
la quiétude et la sensation d'être un peu chez soi les ont remplacé.
Seule inquiétude, le genou va-t-il tenir la distance ?
Je retrouve mon
poto Regis, bandė et strappė de toutes parts, pour lui aussi la
préparation n'a pas été de tout repos. Son seul objectif être Finisher.
Très vite Xavier
et Yoann nous rejoignent, le 4 mousquetaires sont là prêt à en découdre
sur les 80km de sentiers parisiens. Il ne manque que notre mentor Dom,
malheureusement blessé depuis plusieurs semaines mais qui est quand même
venu nous faire un petit coucou au départ.
Yoann et moi à
ont décidé de faire la course ensemble. Pour lui c'est le baptême du feu
sur une aussi longue distance. Même si son très bon temps sur la Sainté
Lyon lui permet d'envisager l'épreuve favorablement.
12h15, ce sont
près de 2000 traileurs qui prennent le départ, les conditions sont
parfaites, températures fraîches et vent quasi nul, dommage que le
soleil ne veuille pas sortir son nez.
La stratégie de
course est la même que l'année dernière, partir doucement jusqu'au
premier ravito de Buc et tenir dans les meilleures conditions jusqu'à
Chaville.
Les premiers km se passent très bien, on refait le monde avec Yoann, on est calé dans
une allure autour de 11km/h c'est parfait. Je connais maintenant
parfaitement le parcours et je sais qu'il ne faut surtout pas
s'enflammer sur ces 22 premiers kil. Les sensations sont bonnes, le
genou tient pour l'instant. On arrive assez vite au ravito de Buc en
2h10. On fait le plein d' eau et je mange correctement car le prochain
ravito en solide ne se situe qu'au 55eme km.
On rentre
maintenant vraiment dans le vif du sujet, le gros du d+ se situe ici, on
passe plutôt bien avec Yoann les premières bosses même si je sens que
le genou tiraille un peu maintenant mais c'est supportable. Le
sensations sur cette partie du parcours sont meilleures que l'année
dernière et Yo est bien aussi. Nous sommes dans nos temps de passage
sous les 9h00 et cela nous met du baume au cœur. Au fil des km le genou
tire de plus en plus, mais je serre les dents.
On
arrive au ravito en eau à Meudon, on avale un petit sandwich ( qui fait
du bien, merci mon Yoann ), le plein en eau et c'est repartit. Un petit
coucou chacun à la famille venu nous attendre, qui fait du bien au moral
et chaud au cœur.
La partie entre
Buc et Chaville va se faire au courage car le genou tire maintenant
beaucoup et le c'est le mollet qui compense depuis un moment qui
commence à me faire souffrir. Mais il faut tenir au moins jusqu'à
Chaville et on verra après.
Je sens que Yoann
a des jambes de feu et maintenant c'est lui qui est devant au sommet
des côtes. On arrive enfin à Chaville et je décide de bien me
ravitailler avant de repartir, physiquement et moralement cela me fait
le plus grand. Je sais maintenant que je dois gérer 23km avec un genou
et un mollet très douloureux, mais je n'abandonnerai pas. Yoann qui a de
bonnes cannes, me dit qu'il va repartir, je lui dit de ne pas
m'attendre car il peut facilement passer sous les 9h00.
Je repars au
petit train, il faut que je gère l'effort en ne pensant pas trop à la
douleur même si sur chaque appui un peu prononcé la douleur irradie mon
mollet qui est maintenant complètement tétanisé. La partie du parcours
en Chaville et Saint Cloud comporte encore quelques montées bien sèches
et la nuit va bientôt tomber.
Peu avant Saint
Cloud je m'arrête pour mettre ma veste et enfiler ma frontale et c'est
partit pour cette course de nuit que j'aime beaucoup. Un peu avant Saint
Cloud, je me rends compte que le parcours a été un peu modifié mais peu
importe, j'arrive à Saint Cloud et maintenant je sais que je serai
finisher car il est hors de question d'abandonner.
Je me ravitaille bien avec de la soupe et du solide et avant de repartir c'est avec un grand sourire que j'aperçois mon pote Dominique venu nous accompagner en vélo sur les dix derniers kilomètres. On repart tous les deux, sa présence me fait du bien car si le mental n'est pas trop mal, le physique est au bord de la rupture, le mollet gauche est tendu au possible et malgré le fait que je serre les dents la douleur est vraiment insupportable. Normalement cette partie urbaine de l'Ecotrail, je ne la gère pas trop mal. Mais cette année, j'ai vraiment du mal à relancer, Dom me booste tout le temps, ses mots sont choisis et il ne me parle pas trop, me rassurant sur le fait que je suis encore sous les 9h00.
Cette partie du
parcours a aussi été modifiée, elle est un peu moins roulante que lors
des précédentes éditions, m'obligeant à marcher dans les côtes. J'arrive
enfin sur les quais et plus que quelques hectomètres et je pourrai
monter en haut de cette dame de fer pour la seconde fois puisqu'en 2014
nous étions privé de ce privilège, faute a des travaux. Thierry, un
autre copain est venu nous encourager sur les derniers km et sa présence
associée à celle de Dom me booste dans ces derniers mètres avant la
Tour Eiffel.
J'arrive au pied
de la Tour, et au milieu de la foule je vois toute ma famille qui et
venu m'attendre. Je m'engouffre dans l'escalier et regarde mon gps, mon
rêve de passer sous les 9h00 ne se réalisera pas, je me dépêche quand
même de grimper jusqu'à ce premier étage et franchis la ligne d'arrivée
en
9H 00M 57S.
L'an
prochain je ne prendrai pas le départ de l'Ecotrail, mais je garderai
toujours dans mon cœur une place pour cette épreuve, souvent décriée par les sois disant participants à de "vrai" Trail, elle a ses propres difficultés et beaucoup s'y sont cassé les dents.
Des remerciement maintenant à tous ceux qui m'ont permis de participer à ce 3eme Ecotrail :
- Ma famille et particulièrement mon épouse, qui me laisse m'adonner à ma passion et qui présente sur le parcours m' a donné un bon coup de boost à Meudon
- Mes amis : Yoann avec qui j'ai couru 55km, ce fut un vrai kiff mon poto et je suis vraiment fier de ton temps, Regis et Xavier qui sont finisher tous les deux malgré une prépa chaotique, félicitations à vous deux et enfin un gros merci à mon Dom présent au départ et pendant les 10 deniers km, tu sais que cela m'a fait chaud au cœur mon ami
- À tous ceux qui m'ont soutenu pendant ce week-end, merci pour vos messages et vos encouragements
Maintenant place à la récupération et le deuxième gros objectif de cette saison, la TDS en août et ses 119km et 7200+
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire